Pendant ses années d’enseignement à l’école des Beaux Arts de Rennes entre 1961 et 1979, Ange Degheest revient à la gravure et plus particulièrement au travail de Robert Cordier, graveur du XVII^e siècle, qui avait marqué ses années d’apprentissage au Shom. Outre son travail sur des cartes géographiques, Cordier est connu pour avoir gravé les modèles d’écritures de plusieurs maîtres écrivains, en particulier les lettres italiennes de Louis Barbedor. Ce sont ces dernières qui inspirent à Ange Degheest la création d’un nouveau caractère. Elle accentue l’aspect monolinéaire de l’écriture et construit son dessin sur une structure plus mécanique, qui rappelle l’esthétique des enseignes en néon. En 1972, Ange Degheest propose ce caractère à Mecanorma, société française de fournitures graphiques en plein essor à cette époque. Le caractère qui en résulte, nommé Louise, est diffusé sur des planches de lettres transfert et entre dans le catalogue de caractères originaux de la société Norma Type. Le nom Louise est une référence directe au prénom de Barbedor, mais aussi à la femme de lettres Louise Michel, dont Ange Degheest était une fervente lectrice.

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